En attendant le plan du gouvernement, ce que prconisent le Conseil scientifique et le HCSP

Le Conseil scientifique a en fait rendu publics deux documents. D'une part un avis, document gnral de 40 pages dat du 20 avril, intitul "Sortie progressive du confinement, prrequis et mesures phares" ; d'autre part une note de 11 pages date du 24 avril centre sur le champ "Enfants, coles et environnement familial". Le Conseil

Les principales recommandations du Conseil scientifique…

Le Conseil scientifique a en fait rendu publics deux documents. D'une part un avis, document général de 40 pages daté du 20 avril, intitulé "Sortie progressive du confinement, prérequis et mesures phares" ; d'autre part une note de 11 pages datée du 24 avril centrée sur le champ "Enfants, écoles et environnement familial". Le Conseil se base sur le scénario suivant : "La poursuite de la stratégie avec une levée progressive, prudente et monitorée du confinement et adaptation des mesures en fonction des résultats épidémiologiques" (excluant par là même deux autres scénarios : "le confinement strict poursuivi jusqu’à l’extinction du nombre de nouveaux cas" et "la sortie totale du confinement permettant d’acquérir une immunité collective").

Masques. Le port d'un masque dans les lieux publics - pas seulement dans les transports et les lycées et les collèges - doit être "systématique" pendant les mois suivants la levée du confinement, selon le Conseil scientifique. Ainsi, pour être faisable, le déconfinement nécessite que des "masques alternatifs de production industrielle ou artisanale anti-projection" soient "disponibles pour l'ensemble de la population et distribués en priorité aux personnes en contact régulier avec le public". Les lieux recevant du public doivent proposer à leurs clients ou usagers des masques de protection et des solutions hydro-alcoolique. "Un manquement à ces règles doit pouvoir aboutir à une fermeture administrative de ces lieux", selon l'avis.

Déplacements. Les déplacements interrégionaux par transports en commun pourraient à nouveau être autorisés dès lors que les mesures barrière et les règles de distanciation sociale sont respectées. Toutefois, "la survenue d’un foyer épidémique régional peut amener à une reprise des règles de confinement à l’échelle locale et à la suspension des transports interrégionaux". Les transports urbains et péri-urbains devraient reprendre avec leurs cadences habituelles. Un "étalement des horaires" des salariés, ajouté au maintien du télétravail, devrait éviter une saturation des transports en commun à certaines heures. Les transports internationaux sont eux très fortement déconseillés jusqu'à l'été, pour "réduire le risque de réintroduction du virus sur le territoire national". Les voyageurs s'exposent à des mesures de quarantaine à l'arrivée à leur destination comme au retour en France. Le Conseil recommande également "une multiplication de l'offre" de transports scolaires pour que les élèves soient moins serrés.

Écoles. "Le port de masque doit être obligatoire" pour les collégiens et les lycéens, indique le Conseil, l'estimant en revanche "impossible" en maternelle et adaptable en fonction de l'âge en primaire. Les règles générales de distanciation physique devraient être adoptées dans tout l'établissement, les tables de classe étant notamment écartées d'un mètre.  Les établissements devraient également faire en sorte que les élèves d'une classe ne croisent pas ceux d'une autre classe ou que les élèves d'un même niveau ne croisent pas leurs camarades d'un autre niveau, pour repérer les élèves à risque en cas de contamination. Et "si c'est possible", qu'ils déjeunent tous en classe, à leur table. Les parents sont invités à prendre la température des enfants chaque jour avant le départ pour l'école. En cas de symptômes, l'enfant ne devrait pas s'y rendre et les parents devraient prendre avis auprès de leur médecin traitant. Si une infection par le coronavirus est confirmée, le Conseil recommande un dépistage "le plus précoce possible" "au sein de l'établissement" des autres élèves et la "fermeture de la classe ou de toutes les classes du même niveau (...) avec éviction des élèves concernés pendant 14 jours". L'instance préconise également une "évaluation individuelle du risque" pour les enseignants "présentant des facteurs de risque" tels qu'une maladie chronique, à réaliser par leur médecin traitant avant le 11 mai. "Dans l'état actuel des connaissances, le télétravail doit être favorisé pour cette catégorie de personnel", sauf si l'évaluation individuelle du risque conclut à la possibilité d'un "travail en présentiel".

(Télé)travail. Le Conseil propose que les entreprises maintiennent le télétravail lorsqu'il est possible, "sur la totalité ou plus de la moitié du temps de travail". Pour les commerçants et artisans, il est proposé de reprendre une activité en respectant scrupuleusement les règles de distanciation sociale. "L'objectif est de reprendre progressivement une activité présentielle ne concernant si possible que la moitié des travailleurs".  Pour les administrations, il est aussi proposé de maintenir les plans de continuité de l'activité permettant un télétravail pour une part importante des personnels.

Personnes à risque. Le Conseil scientifique conseille aux personnes âgées de plus de 65 ans et/ou présentant des pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladie coronarienne) de respecter "un confinement strict et volontaire, qui les protège de risques de contamination". "Ce choix doit pouvoir être proposé aux personnes à risque qui travaillent", précise le Conseil.

Rassemblements. Pendant les deux premiers mois suivant la levée du confinement, il est "nécessaire de maintenir fermés ou interdits tous les lieux et événements" rassemblant "du public en nombre important, qu'il s'agisse de salles fermées ou de lieux en plein air".

Dépistage. Le Conseil souligne que "la connaissance du niveau d’immunité des individus et de la population est essentielle pour suivre une stratégie de levée progressive du confinement". Et que "des mesures telles que le dépistage des cas, la possibilité de dépistage des soignants hospitaliers et non hospitaliers, le dépistage élargi en lieux de confinement de type Ehpad, etc. peuvent et doivent être mises en œuvre dès maintenant, sans attendre mi-mai". La détection des nouveaux cas fait même partie des tous premiers prérequis : "capacité diagnostique des nouveaux cas reposant sur des tests RT-PCR fiables et accessibles sur l’ensemble du territoire, après une prescription médicale" ; "système efficace s’appuyant sur la médecine de ville, des plateformes numériques, et des équipes mobiles pour identifier les cas suspects et les orienter vers des structures de test" ; "lieux dédiés de diagnostic rapide des cas suspects, avec transmission rapide des résultats des tests aux individus, à leurs médecins et aux systèmes de surveillance pour le suivi de l’épidémie" ; "plateformes téléphoniques complétées par des équipes mobiles pour la prise en charge des cas diagnostiqués et de leurs contacts" ; "équipes mobiles et des outils numériques pour un traçage efficace des contacts" ; "lieux d’hébergement pour les personnes souffrant de formes bénignes de la maladie". "La disponibilité de ces outils est essentielle pour envisager une sortie de confinement", tranche le Conseil.

… et celles du Haut Conseil de la santé publique

L'avis de 39 pages du HCSP, daté du 24 avril, regroupe de nombreuses préconisations "relatives à l’adaptation des mesures barrières et de distanciation sociale à mettre en œuvre en population générale, hors champs sanitaire et médico-social". Organisées en 20 chapitres, nombre d'entre elles pourront être directement utiles aux collectivités. On relèvera notamment les chapitres suivants :

Activités sportives. La distance entre deux personnes pratiquant une activité sportive doit être suffisamment augmentée bien au-delà d’un mètre, par exemple 5 m pour une marche rapide et 10 m pour la pratique du footing ou une pratique du vélo. Ces activités doivent être pratiquées dans des zones de faible densité de population, ou si possible dans des espaces dédiés. Le HCSP ne recommande pas la reprise des sports collectifs dans une première phase du déconfinement. Un chapitre spécifique est consacré aux piscines publiques.

Nettoyage/désinfection des espaces publics. Le HCSP reprend les grandes lignes de son avis du 7 avril sur le sujet (voir notre article). Devant "l’absence d’argument scientifique de l’efficacité des stratégies de nettoyage spécifique et de désinfection de la voirie", il recommande de "ne pas mettre en œuvre" de politique en ce sens mais de "continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et le nettoyage et la désinfection plus fréquents du mobilier urbain". Avec, toutefois, "une attention particulière" à accorder aux aires de jeux. Il est en outre recommandé de ne pas employer d’appareils de type souffleurs de feuilles ou jet à pression.

Nettoyage/désinfection des locaux avant réouverture des établissements recevant du public (ERP). Lors de la réouverture d'un ERP, le HSCP souligne que si celui-ci "était complètement fermé pendant le confinement et n’a pas été fréquenté dans les 5 derniers jours ouvrés avant la réouverture, la présence du SARS-CoV-2 encore infectant sur des surfaces sèches est négligeable". Dans ce cas, "un nettoyage pour une remise en propreté de tous les locaux intérieurs et des espaces extérieurs avec un protocole habituel" suffira, "aucune mesure spécifique supplémentaire de désinfection n’est nécessaire". Une précision qui devrait attirer l'attention des collectivités pour la réouverture des écoles. En revanche donc, si l’ERP était partiellement occupé pendant le confinement pour des activités diverses, il faut cette fois réaliser le protocole de nettoyage/désinfection. L'avis détaille ensuite les procédures de nettoyage/désinfection "en routine" après la réouverture.

Transports en commun. Les recommandations sont nombreuses. Là encore, port systématique d'un masque grand public par les professionnels et les passagers "dès lors que la distance d’un mètre ne pourrait être respectée", aération régulière des espaces de transports, vérification des systèmes de ventilation et de climatisation, nettoyage de chaque véhicule lors du retour au terminal, mise à disposition des distributeurs de produits hydro-alcooliques dans les transports en commun ou dans les abris bus, condamner un siège sur deux en quinconce… et "limiter l’accès des moyens de transports aux personnes devant vraiment se déplacer".

Restauration collective. Qu'il s'agisse de cantines scolaires ou d'autres lieux de restauration collective, le HCSP évoque l'opportunité d'installer des écrans de type plexiglas. Au-delà des opérations de nettoyage, il évoque les spécificités de locaux restés vacants pendant de longues semaines, vacance qui implique des opérations d’entretien et de purge du réseau d’eau froide et chaude (en suivant le même protocole que pour la surveillance des légionelles).

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